Chapitre 7 : Les pastels de Degas

« Je voudrais des pastels secs dans une gamme de bruns. » Le peintre Edgar Degas s’est sans doute rendu dans la boutique du quai Voltaire dans les années 1900. L’artiste impressionniste qui, à la différence de ses pairs, à cette époque, choisit souvent de rester dans son atelier, délaisse aussi l’huile pour le pastel. « Le pastel lui permet de travailler vite, de passer d’une couleur à l’autre sans attendre que la première ait séché, ni changer de pinceau. Sa facture est comme ébauchée : il procède par touches lé- gères et transparentes qui laissent apparaître le support par endroits. Il travaille généralement sur des toiles non apprêtées ou simplement badigeonnées de détrempe. Il se montrait très exigeant sur la texture de ses bâtons de pastels dont il expérimenta différents modèles avant d’élaborer son propre mélange de pigments et de gomme dont il faisait des bâtonnets », nous explique Susie Hodge. Les terres d’ombre naturelle, les terres de Sienne brûlées lui permettent de foncer les ombres pour faire ressortir la clarté de la peau d’une danseuse, la couleur vive ou le blanc transparent d’un tutu. Inspiré par Degas dit la légende, Gustave Sennelier développe une gamme de 700 tons de pastels secs ou tendres, qu’il baptisera « à l’écu », du nom du logo de la marque inspiré des pièces en or frappées sous le roi Saint Louis, symbole de grande valeur. Dans cette nouvelle gamme, les 30 premières cou- leurs seraient des bruns créés pour Degas.D'après le livre de P.Richard
Chapitre 7 : Les pastels de Degas