Chapitre 4 : Une reflexion perpetuelle sur la couleur

Dans la brochure publiée en 1912, La Chimie des couleurs, Gustave Sennelier va plus loin. C’est un véritable cours sur les outils du peintre qu’il offre à ses clients, « les Artistes ». « En lisant cet essai sur la chimie des couleurs, l’Artiste se for- mera une idée personnelle qui pourra le guider dans le choix des couleurs à employer ; et il se rendra compte de la sincérité de cet essai où ne perce aucune ombre de réclame : la chimie étant une science que l’on n’estropie pas. » Des pigments aux vernis en passant par les huiles, cet abécédaire simplifié du petit chimiste explique l’historique, la nature chimique, les propriétés de chaque produit. Les pigments y occupent une large place. Ainsi apprend-on que le bleu de Prusse, « couleur transparente » qui « donne des noirs très profonds » a été découvert par hasard en 1740, par un fabricant de Berlin, ou que le jaune de cadmium, « couleur de lumière, très éclatante, tandis que le jaune de chrome est très lourd », date de 1817. Novice, on s’émerveille devant le noir qui est d’ivoire, de pêche ou de vigne, ou brun d’os. Ou devant la palette des verts : émeraude, « Vert de lumière qui paraît plus vif à la lumière du gaz et des bougies qu’à la lumière solaire », vert de cobalt céladon ou vert pâle, vert malachite, strié de blanc ou de vert foncé, vert Véronèse « d’éclat très vif », vert olive, mais aussi vert anglais, vert pelouse. Il nous parle du blanc, couleur fétiche des impressionnistes, symbole de pureté, de nouvelle nais- sance, blanc de zinc qui à partir de 1849 dans la palette de l’artiste peut remplacer le blanc de céruse et que l’on recueille en flocons « très blancs, très purs » aussi appelés blanc de neige.D'après le livre de P.Richard
Chapitre 4 : Une reflexion perpetuelle sur la couleur