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7 informations indispensables pour un artiste 

Dans un magasin de matériels pour artistes, on se retrouve face à une multitude de couleurs, c'est très joli, mais parmi les différentes qualités et les différents conditionnements, on peut être perdu et avoir du mal à s’y retrouver. Retrouvez dans cet article 7 informations que vous devez absolument savoir pour bien choisir vos tubes de peinture.

Les peintures fines et extra-fines.

La couleur est un mélange de pigment et de liant. Le pigment est une poudre colorée qui donne la couleur à la peinture. Le liant dépend des techniques : ça peut être de l’huile, de l’acrylique, de la gomme arabique quand il s’agit de gouache ou d’aquarelle. La quantité de pigment utilisée pour fabriquer les couleurs peut être plus ou moins importante. 

Les peintures extra-fines en ont beaucoup. La concentration pigmentaire est jusqu’à deux fois plus importante que pour la peinture fine. Les extra-fine sont aussi fabriquées avec des pigments de meilleure qualité, et le mélange pigments et liant va être broyé plus finement. 

Quel intérêt ? Si vous mélangez une même quantité de peinture avec du blanc, avec une peinture extra-fine, vous conserverez plus longtemps le pouvoir colorant, c'est à dire l’intensité de la couleur, qu’avec une peinture fine. Vous aurez donc besoin d’en mettre moins si vous utilisez des couleurs extra-fines. 

D’une façon générale, vous remarquerez que les peintures fines sont moins chères et qu’elles sont conditionnées dans des grands contenants. Les peintures extra-fines sont plus chères et sont conditionnées dans des petits contenants. 

Les séries. 

Les séries ne concernent que les peintures extra-fines, du fait de leur concentration pigmentaire très importante. Elles contiennent jusqu’à deux fois plus de pigments que les peintures fines. Or les pigments ont plusieurs origines, et ils n’ont pas tous le même prix. De ce fait, les couleurs fabriquées avec des pigments qui ne sont pas chers ne seront pas chères, et les couleurs fabriquées avec des pigments rares et chers, auront un prix beaucoup plus élevé. C’est pour cette raison qu’il y a des séries, qui correspondent à différents niveaux de prix.

Les couleurs fabriquées avec des pigments moins chers sont classées en série 1. Les couleurs fabriquées avec les pigments les plus chers sont classées dans les séries plus élevées. Donc à quantité égale, une série 1 pourra coûter 5€ et une série 6 pourra coûter 35€. Très souvent, dans une gamme de peinture, plus de la moitié des couleurs sont en série 1. Cette notion de séries ne s’applique qu’aux peintures extra-fines. Pourquoi ? Parce que la quantité de pigment contenue dans une peinture fine n’est pas suffisamment importante pour en impacter le prix. 

Le Colour Index. 

Ce sont les petits codes PR, PB, PY… que vous pouvez lire au dos des tubes. Ce sont des codes internationaux créés en 1925 et utilisés par tous les fabricants de couleurs. Chaque pigment a son propre Colour Index. Ils peuvent commencer par PB (Pigment Blue), PR (Pigment Red), PY, etc… Et sont suivis d’un numéro. C’est très important d’y prêter attention, ils donnent beaucoup d'informations pour l’artiste. Il donne la composition pigmentaire exacte de votre couleur. 

Ensuite, si vous ne lisez qu’un seul code, c’est que vous avez à faire à une couleur mono-pigmentaire. Elles sont préférées pour les mélanges afin d’éviter de multiplier le nombre de pigments dans la couleur. En effet, si vous mélangez deux couleurs qui sont chacune composées de 3 pigments, c’est 6 pigments que vous appliquez sur votre toile. Or plus il y a de pigments, plus terne devient la couleur.

Si plusieurs codes sont indiqués au dos du tube, il faut savoir que le pigment inscrit en premier est celui qui est présent en plus grande quantité. Ils sont notés de la plus grande quantité à la moins importante. 

Les Colour Index sont d’autant plus importants que les noms des couleurs ne sont pas toujours le reflet de leur composition. Si par exemple un bleu de phtalo est bien fabriqué avec du pigment bleu de phtalocyanine, il y a très longtemps que les fabricants ne mettent plus de momie dans le brun de momie, ou ne font plus dégorger diverses plantes dans des vessies de porc pour fabriquer le vert de vessie. Savoir lire le Colour Index vous indique avec exactitude les pigments qui composent vos couleurs.

La tenue lumière, le “Lightfastness”.  

La tenue lumière, c’est la capacité qu’a votre couleur à tenir dans le temps, à résister à la décoloration que peuvent exercer sur elles les ultra-violets. Cette caractéristique est aussi appelée « permanence ». Pour la connaître, Il y a deux indications sur l’étiquette : les étoiles et des petites barres, qui sont en fait des chiffres romains. Les étoiles, ce sont les fabricants qui les indiquent, et comme ils se basent sur les chiffres romains, c’est davantage à eux qu’il faut se fier. 

C’est une classification délivrée par un organisme américain qui s’appelle l’ASTM (American Society of Testing and Materials). Il note les pigments de I à V en chiffre romain suivant cette classification : I : excellente résistance à la lumière, II : très bonne, III : moyenne ; IV : faible, V : très faible. Ainsi, contrairement à ce que l’on peut imaginer, plus le chiffre est important et moins bonne est la résistance à la lumière. Il faut donc préférer les couleurs qui ont une tenue lumière (souvent notée « lightfastness » sur le tube) I ou II. 

L’opacité. 

L’artiste doit savoir que c’est le pigment qui confère l’opacité, c’est-à-dire le pouvoir couvrant à la couleur. Certains pigments sont moins opaques, on dit même qu’ils sont transparents. Les pigments peuvent donc être opaques, semi-transparents, ou transparents. Il n’y en a pas qui sont meilleurs que les autres, mais il faut les choisir en fonction de ce que vous faites avec : Les pigments transparents sont préférés pour réaliser des glacis, les pigments opaques sont préférés par les peintres qui peignent « alla prima » comme le faisaient les impressionnistes par exemple.

 Il y a deux codifications qui vous permettent de savoir si vous avez entre les mains une couleur transparente ou une couleur opaque : Des lettres : O, opaque ; O/T semi transparent, T transparent
Et il y a aussi un petit carré : S’il est noir, c’est que la couleur est opaque, s’il est à moitié noir, c’est que la couleur est semi-transparente, et s’il est blanc, c’est que la couleur est dite transparente. 

Les imitations, les tons et les substituts. 

Parfois, si on n’y prend pas garde, deux couleurs peuvent paraître similaires mais avec des prix très différents. Par exemple, en regardant la photo des tubes de bleu de cobalt, on peut voir qu’ils ont la même teinte, mais en boutique, il y en a un qui est plus cher que l’autre. Ces couleurs ne sont pas fabriquées avec les mêmes pigments. Celui de gauche est un bleu de cobalt véritable, alors que celui de droite est une imitation fabriquée avec un assemblage de plusieurs pigments synthétiques.

Ces imitations sont parfois appelées « substitut » ou « ton », ce qui signifie la même chose : vous n’êtes pas en présence du pigment véritable. C’est la même nuance, mais c’est leur seul point commun. Il y en a un qui est fabriqué avec un seul pigment, alors que l’autre est un assemblage de plusieurs pigments. 

Le résultat obtenu, notamment en les mélangeant avec d’autres couleurs sera très différent. En lisant les indications au dos du tube, on peut donc voir qu’ils n’ont pas la même série, le pigment véritable étant plus cher, et ils n’ont pas le même Colour Index, puisqu’ils sont fabriqués avec des pigments différents. La couleur véritable est mono-pigmentaire, alors que l'imitation est composée de 3 pigments. Ils n’ont pas non plus la même opacité, puisque dans notre exemple le véritable bleu de cobalt est un pigment semi-transparent, alors que l’imitation est opaque grâce au pigment blanc qui lui a été ajouté. 

Le numéro de lot.

Regardez attentivement à l’emplacement du pliage du tube, vous apercevrez des petits codes qui y sont gravés. C’est le numéro de lot. C’est le numéro qu’il faut transmettre au fabricant si vous rencontrez un problème avec la qualité de la peinture contenue dans le tube. Ce numéro lui sera utile pour identifier la date de fabrication.

Voilà les informations utiles pour bien comprendre les indications de votre tube de peinture. Si vous voulez en savoir plus sur vos couleurs, les pigments, les liants mais aussi les papiers, les pinceaux, les toiles à peindre, et l’ensemble du matériel pour artistes, vous pouvez consulter le livre de Yves-Marie Salanson, directeur artistique et communication chez Sennelier, « Bien choisir son matériel pour peindre et dessiner » publié par les éditions Eyrolles. Il vous donnera toutes les informations que l’artiste doit connaître pour décrypter et comprendre son matériel. Il montre aussi d’insoupçonnés procédés de fabrication, et beaucoup d’anecdotes sur l’histoire du matériel.